Bien manger pendant neuf mois

Posté sur6 années auparavant par 1716
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« Ne rien changer » ! Les recommandations alimentaires pour les femmes enceintes puis allaitantes tiennent en trois mots. Les mères et leurs bébés trouvent en effet les nutriments dont elles ont besoin en quantité suffisante dans leur alimentation et les suppléments, énergétiques ou vitaminiques, sont inutiles.

Les actuelles recommandations nutritionnelles pour les femmes enceintes paraissent bien éloignées des réalités du fonctionnement de l’organisme. « Elles surévaluent les besoins réels ». C’est le constat que faisait le Pr. Jean-Louis Bresson (pédiatre à l’hôpital Necker (Paris) et professeur de nutrition) invité par l’Institut français pour la nutrition (le 15 mai 2001) à débattre de l’intérêt d’une supplémentation, en calories, en vitamines ou en minéraux, pendant la grossesse puis la lactation.

Une capacité naturelle d’adaptation

Les besoins des femmes enceintes ont en effet jusqu’ici été mesurés d’après les quantités de nutriments, graisses, protéines, fer ou calcium, déposés dans l’organisme du foetus, de sa mère et le placenta. Or ce calcul théorique ne tient aucun compte de l’efficacité avec laquelle le placenta tire parti des réserves maternelles. Ni du rôle tampon joué par la mère qui, au gré des fluctuations des apports alimentaires, assure les besoins de son bébé. Les transferts de nutriments sont par ailleurs strictement contrôlés : le stock de calcium ou de fer de l’enfant reste indépendant de celui de sa mère.

Enfin « les recommandations édictées en matière de supplémentation oublient les capacités d’adaptation de la mère, mises à l’épreuve lorsque le métabolisme de certains nutriments, comme le fer, est bouleversé par la grossesse », observe le Pr. Bresson. Au cours des derniers mois de la grossesse, l’absorption intestinale du fer atteint ainsi des valeurs 5 à 9 fois plus élevées qu’à son début.

Tout est prêt pour le troisième trimestre
Et comme la nature est bien faite, ces ajustements se font au deuxième, parfois même dès le premier trimestre quand les besoins du foetus sont encore modestes. Tout est prêt pour qu’au troisième trimestre, au moment où la croissance fotale est la plus rapide, les réserves soient rapidement mobilisables. Le volume de lait non plus n’est pas affecté par les conditions nutritionnelles ambiantes.
L’apport en protéines dépasse aussi très largement les valeurs conseillées. « Toute espèce de recommandation serait ici futile », note le Pr. Bresson. Comme d’ailleurs pour le fer, hormis dans quelques cas particuliers, les adolescentes, les femmes qui ont eu plusieurs grossesses à intervalles rapprochés. et d’une manière générale, les femmes appartenant à des milieux défavorisés. Une supplémentation en fer est alors recommandée. mais dès le début de la grossesse, puisque son issue dépend de la concentration d’hémoglobine, contrôlée au premier examen prénatal.
Inutile non plus de recommander aux femmes en bonne santé, enceintes ou allaitantes, de prendre du calcium : les besoins du foetus sont couverts par une augmentation de l’absorption intestinale maternelle et ceux de la lactation par une mobilisation, réversible bien sûr, du calcium des os. Enfin, et seulement dans quelques cas particuliers, comme chez les fumeuses ou chez les femmes qui ont suivi un régime, un déficit en acide folique, parfois à l’origine d’un retard de croissance dans l’utérus ou de malformations, peut être prévenu par une supplémentation pendant la grossesse et l’allaitement.
Étiquette: grossesse, enceinte, maman, bébé
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parMapara 2377 5 années auparavant
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